Crédit immobilier : qui peut obtenir les taux les plus bas ?
Les banques prêtent en moyenne à 1 % sur vingt ans. Mais il reste difficile d’emprunter pour les salariés au chômage partiel, en CDD ou sans apport personnel.Paradoxe, certains secteurs de l’économie française sont encore sous perfusion, les prochains mois s’annoncent délicats sur le front du chômage, mais les conditions d’emprunt ont rarement été aussi favorables : les taux des crédits immobiliers sont au plus bas.
« Le précédent record de fin 2019 a été battu dès février 2021. Cela s’est ensuite confirmé puisque les taux atteignent aujourd’hui environ 1 % sur vingt ans », confirme Pierre Chapon, le cofondateur du courtier Pretto. Les emprunteurs ayant contracté un crédit immobilier en avril 2021 ont ainsi obtenu en moyenne un taux de 0,87 % sur quinze ans, 0,99 % sur vingt ans et 1,20 % sur vingt-cinq ans, d’après l’Observatoire crédit logement/CSA.
Autre bonne nouvelle, « le Haut Conseil de stabilité financière a relevé, en décembre 2020, le taux d’endettement maximal autorisé de 33 % à 35 % des revenus, tout en accordant la possibilité aux banques d’octroyer des prêts dans le neuf sur vingt-sept ans au maximum, au lieu de vingt-cinq ans auparavant », rappelle Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.com. Un assouplissement des conditions d’emprunt donnant un peu d’air aux emprunteurs primo-accédants, souvent limites en termes de taux d’endettement.
Le tableau est donc idyllique sur le papier. La réalité est cependant un peu moins rose. « Les taux des crédits sont très faibles… mais pas pour tout le monde », résume Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis. Plus que jamais, il convient de montrer patte blanche pour convaincre les banques. « Les entrepreneurs et les salariés en CDD ont du mal à emprunter. Pour ceux en CDI, les banques sont vigilantes sur le secteur d’activité et la taille de l’entreprise », confirme Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.
Etude au cas par cas
La présence de chômage partiel sur les fiches de paie agit comme un signal d’alarme. « Les banques sont prudentes, car les risques sont plus élevés en cas de chômage partiel. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut s’interdire d’essayer : certains établissements refusent systématiquement, d’autres étudient au cas par cas », rappelle Pierre Chapon, de Pretto. Un couple de salariés de la restauration gagnant 4 600 euros net à deux s’est cependant vu refusé par toutes les banques, car elles n’ont pas pris en compte les revenus de madame, en chômage partiel. Le couple affichait pourtant un taux d’endettement limité à 31 %.
Agnès Lambert - Le Monde